Enfin, il y a la mer : la mer et son immensité bordée par la ligne de l'horizon. Elle et sa froideur lorsque le matin la tire des ténèbres. Elle et sa douceur lorsque le ciel l'embrase. Elle et sa furie lorsque la tempête la lève contre la terre. La mer ne s'apprivoise pas. On apprend à l'aimer, à la comprendre, à la fréquenter, peu à peu. La première fois, elle déroute ; insaisissable et vaste. Mais elle fascine aussi. Elle attire. Et puis, il y a là-bas ces voiles blanches qui vont et viennent dans le vent. Il y a ces enfants qui jouent dans les embruns sous des voiles multicolores. Il y a le rêve d'en être. Le besoin de céder à l'appel du large : une sortie en mer, pour la pêche ou pour tenter la voile ou le kayak.

Cote D'emeraude
Caps sur une côte sauvage
De part et d'autre du Cap Fréhel, le littoral se décline en petites criques douillettes, en longues plages offertes au large, en caps hardis battus par la mer.
Cette mer d'émeraude qu'on aperçoit des hauteurs de Ploubalay a creusé les baies profondes de Beaussais et de la Fresnaye.
De Lancieux à Pléneuf-Val-André en passant par Sables-d'Or-Les-Pins, derrière chaque pointe un nouveau paysage.

Baie de saint brieuc
Une anse nourricière
Lors des grandes marées, la mer se retire sur plus de 7 kilomètres.
L'anse d'Yffiniac et celle de Morieux révèlent alors leurs multiples richesses : moules, crabes verts, bigorneaux ou berniques peuplent avec les quelque soixante-dix autres espèces de coquillages et une multitude de petits organismes marins, ces milliers d'hectares découverts, paysages paisibles et changeants au gré des lumières et des nuages.
L'Anse est aussi un refuge d'oiseaux, plus de 200 espèces y sont recensées.
La mer
D'abord, il y a la senteur, douce et puissante, de celles qui ne se trompent pas ; celle que l'on retrouve dans l'huître fraîche, dans le goémon laissé par la basse mer, que l'on devine lorsque la marée libère le sable humide.
Ensuite, il y a une sorte de rumeur, une respiration puissante, régulière de monstre marin : celle des vagues océanes qui échouent sur la grève, de la boule qui se brise sur les roches.
Et puis, il y a la lumière.

La transparence bleutée qui se reflète dans le ciel.
Le gris doux et profond des nuages qui jouent avec le soleil, il y a ces traits de lumière éblouissante lorsqu'ils s'écartent.
Cote de granit rose
La mer ici devient sculpteur
Le Pied Renversé, la Tortue, le Dé... entre Perros-Guirec et Trébeurden, vents et vagues ont inlassablement sculpté les rochers en leur donnant des formes insolites et des équilibres qui défient la raison.
Les teintes cuivrées du granit, les couleurs vives de la lande et la profondeur des bleus de la mer forment sur la Côte de Granit Rose un ensemble exceptionnel.
C'est sans doute à Ploumanach que le spectacle de ces colosses de pierre est le plus singulier.

Cote du goêlo
Au pays des islandais
Tout entier tourné vers la mer, le pays de Paimpol a gardé la mémoire des "Islandais" et des Terre Neuvas : à la Croix des Veuves où les femmes guettaient le bateau en retard, sous la voûte des chapelles aux ex-votos émouvants, à Pors-Even ou à Loguivy-de-la-Mer, l'épopée de la grande pêche est toujours présente.
Laissez-vous porter par la beauté presque irréelle de ces paysages marins en embarquant à bord du Vieux Copain ou du Grand Léjon, vieux gréements faits de l'alliance harmonieuse du bois et de la toile.
D'abord il y a cette explosion de verts, du plus tendre au plus profond, qui repose immédiatement le regard et l'esprit, et donne au promeneur l'impression que le temps s'est arrêté dans un petit chemin creux. Juste après, on saisit le murmure d'une rivière toute proche, et la mélodie du merle, du rouge-gorge ou du pouillot qui envahit l'espace.
Ensuite, il y a ce parfum de noix de coco qui monte des ajoncs, celui aux accents de miel que dégagent prunelliers et sureaux, et les senteurs puissantes de l'humus dans les sous-bois.
Et puis, il y a cette sensation de force et d'éternité qu'on puise dans le granit qui émerge çà et là au milieu des bruyères, dans ces chevaux aux encolures puissantes qui veillent dans les prés, et surtout chez les gens qui rendent jour après jour cette terre féconde et belle.
Enfin il y a un étonnement qui n'en finit pas, devant l'envol d'un héron ou les jeux d'une loutre, face aux visages de pierre qui défient le temps sur les flancs d'une chapelle, devant une humble fontaine qui a gardé toutes ses vertus magiques.
A deux pas de la mer, l'Argoat porte la Bretagne haut et fort : il a les sonorités multiples de la langue bretonne ou du Gallo, il a les rythmes des danses Plin, et Fisel, ou de la polka, il a la chaleur de toutes les fêtes qu'on s'y donne : le visiteur y est invité à goûter la saveur simple et vraie des produits du terroir comme celle de l'accueil.
Pays des bois